Le 17 décembre 1999, l’assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies a proclamé le 25 novembre comme journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. L’origine de cette journée est l’assassinat, en 1960, des trois sœurs MIRABAL, militantes politiques dominicaines, commandité par le dictateur RAFAEL TRUJILLO.
En 2023, Narges Mohammadi, militante iranienne des droits humains, enfermée à la prison iranienne d’Evin de sinistre réputation, obtient le prix Nobel de la paix, la reconnaissance universelle de la valeur de son combat. Elle a passé l’essentiel des treize dernières années en prison, elle y a sacrifié sa santé avec des problèmes neurologiques sérieux, elle a subi les pires sévices et châtiments corporels. Elle est devenue l’un des principaux visages et voix de la société iranienne dans sa quête de liberté : en tant que femme, en tant que citoyenne, en tant qu’intellectuelle, elle a milité contre la confiscation électorale de 2009, contre la peine de mort, contre les abus sexuels en prison, pour la liberté de la presse. Un an après le début du soulèvement provoqué par la mort de Mahsa Amini pour un voile mal porté, le prix Nobel de la paix est venu signifier la reconnaissance de la valeur de son combat et de son engagement personnel.
Pourquoi cette journée est toujours d’actualité :
- La violence contre les femmes est une violation des droits de l’homme,
- La violence contre les femmes résulte d’une discrimination à l’égard des femmes, tant dans le droit que dans les faits, ainsi que de la persistance des inégalités entre homme et femmes,
- La violence contre les femmes a de lourdes conséquences et peut empêcher la réalisation de progrès dans certains domaines, comme l’élimination de la pauvreté, la lutte contre le HIV/Sida, la paix et la sécurité,
- La violence contre les femmes et les filles n’est pas inéluctable et sa prévention est non seulement possible, mais essentielle,
- La violence contre les femmes est un problème mondial. Jusqu’à 70 % des femmes sont victimes de violences au cours de leur vie,
- Les auteurs des violences sexuelles sont à 96 % des hommes, agissant seuls ou à plusieurs.
Cette journée internationale de mobilisation contre les violences faites aux femmes est l’occasion de dénoncer aussi les violences sociales que subissent les femmes notamment au travail. Dans notre champ professionnel, le secteur de la Santé et de l’Action Sociale, constitué majoritairement de femmes, est très largement sous-payé et connaît des conditions de travail particulièrement difficiles (avec des horaires atypiques…)
Nos métiers sont de plus en plus impactés par toutes les réformes successives, la nouvelle réforme des retraites impacte une fois de plus les femmes ayant souvent des carrières fractionnées (temps partiel, congé parental).
LA CGT DE LA SANTÉ ET DE L’ACTION SOCIALE REVENDIQUE :
- Le maintien du salaire pour toutes les femmes qui ont des carrières fractionnées,
- L’accès à l’emploi, à la mobilité, aux études, à la liberté d’expression, politique et culturelle… pour toutes,
- L’obligation d’accords égalité dans la branche sanitaire, sociale et médico-sociale non-lucrative et dans le secteur lucratif de la santé, avec un volet sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail,
- Des mesures contraignantes pour obliger les employeurs à prévenir et à lutter contre les violences sexistes et sexuelles,
- Informer et mettre en application les moyens disponibles d’accompagnement tels que la protection fonctionnelle, tout en consolidant le dispositif pour protéger, aider et soigner les femmes victimes de violences au travail ou conjugales et intra-familiales, et garantir le maintien de leur emploi,
- La reconnaissance de l’événement comme imputable au service pour la reconnaissance comme accident du travail,
- Une réelle politique de prévention sur les lieux de travail.