Le Ségur de la Santé : fortes attentes et déceptions !

Communiqué de presse

Montreuil, le 13 Juillet 2020.

Le Ségur de la Santé : fortes attentes et déceptions !

Le Ségur de la Santé qui a suscité de fortes attentes de la part du personnel en matière de refonte de notre système de soins et d’action sociale, se termine prématurément avec comme seule proposition un projet d’accord sur les rémunérations et carrières avec des contreparties donnant/donnant et des pistes sur les autres piliers qui ne feront pas l’objet de négociations mais se traduiront par des recommandations arbitrées par le seul gouvernement.

Pour l’instant l’heure n’est pas à la réjouissance mais à la déception, déception d’autant plus grande que les attentes étaient fortes.

Le gouvernement a dû ouvrir des négociations dans le cadre du « Ségur de la Santé » essentiellement sous la pression de la multiplication des conflits dans les établissements et suite aux diverses journées d’actions des personnels avec la CGT et d’autres organisations depuis plus de 2 ans.

L’ampleur inégalée de la mobilisation des personnels pour faire entendre leurs revendications aurait dû se traduire par un protocole de haut niveau qui réponde à leurs légitimes demandes.

La CGT a pesé de toutes ces forces tout au long des négociations malgré une méthode mise en place par le gouvernement qui n’a pas permis de traiter de l’ensemble des problèmes.

Le gouvernement a introduit des éléments dans le protocole visant à reprendre d’une main ce qu’il octroyait de l’autre, avec le développement de la prime d’intéressement et le recours à des accords locaux sur l’organisation et le temps de travail dont son annualisation  (donc une remise en cause des 35 heures), la contractualisation individuelle des heures supplémentaires et la refonte du régime indemnitaire.

Son choix d’octroyer un financement contraint pour l’ensemble du protocole avec une enveloppe insuffisante de 7,5 milliards a de fait limité la portée des mesures salariales.

Les 300 euros nets pour tous les personnels ne sont pas atteints, pas d’enveloppe spécifique pour un plan massif de formation de professionnelle et de recrutement de personnel alors qu’il s’agit d’une priorité pour améliorer les conditions d’exercice des personnels. Par ailleurs il n’y aucun engagement de pris à ce stade sur l’arrêt des restructurations en cours et la réouverture de lits, services et établissements dont nous avons tant besoin pour préserver notre système de Santé et d’Action Sociale.

La Fédération CGT de la Santé et de l’Action Sociale, première organisation représentative dans la Fonction Publique, ne peut en l’état signer ce protocole, ce d’autant qu’il est nécessaire de prendre le temps démocratique de la consultation de ses bases et des 3 500 syndicats qui représentent les personnels dans les établissements.

C’est grâce à la détermination des agents, des salariés avec la CGT qu’une première revalorisation salariale, bien qu’insuffisante, a été obtenue. Cela montre que la mobilisation paye.

L’heure n’est pas à considérer que ce protocole va être la solution, la CGT appelle donc à se mobiliser dans les actions programmées sur tout le territoire pour ce 14 juillet 2020.

Ce ne sont ni de médailles ni de parades dont nous avons besoin, mais de réelles revalorisations salariales, des emplois et des moyens pour notre système de Santé et d’Action sociale public et privé.

Tract FD: cp73_sans_contacts

 

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3 réactions

  1. La CFDT , FO et l’ UNESA SONT LES MARIONNETTES DE CE GOUVERNEMENT.

    Ils sont pas représentatifs des soignants qui manifestent DANS LA RUE;

  2. Bonjour,
    Nous avons reçu un mail, la semaine dernière, annonçant qu’un protocole d’accord avait été signé concernant une revalorisation de salaire pour TOUS les personnels hospitaliers, contractuels y compris. Qu’en est-il réellement, sachant que j’entends que finalement, seuls les soignants sont concernés par cette revalorisation ?

    merci.

    1. Bonjour
      Le mail de la semaine dernière était sur le protocole d’accord qui n’était pas signé
      3 syndicats ont signé la CFDT, Unsa et FO
      le mail qu’on vous a envoyé ce matin, ce sont des explications de la non signature de la CGT Fédération santé.
      en ce qui concerne les augmentations salariales: 90€ en janvier 2021 avec effet rétroactif de septembre 2020 soit 450€ et 93€ en mars 2021 donc 183€ à partir de mars 2021, (ce devait être à effet en juillet 2020) tous le personnel hospitaliers touchera cette somme
      On est loin des 300€ pour tous
      les 183€ cela ne rejoindrait toujours pas les moyennes de l’OCDE et maintiendrait encore et toujours des métiers à prédominance féminine dans l’inégalité par rapport à des métiers dit « d’homme ». Même avec 300€ les salaires ne seraient pas remis au niveau des diplômes, des sujétions, pénibilités et des responsabilités.
      Le financement de ces mesures n’étant pas annoncé, l’ONDAM n’étant pas libéré, faudra-t-il donc mettre des collègues au chômage et continuer à fermer des lits ? La première mi-temps COVID a mis le système de santé à genoux par manque de matériel, de lits, d’effectifs et de locaux suffisants.
      Ensuite le point d’indice n’est toujours pas dégelé. Cela signifie que le même schéma va se poursuivre avec un salaire qui n’évolue pas en fonction du coût de la vie et un pouvoir d’achat qui continue à baisser chaque année.
      Une grande partie de ce protocole est un chèque en blanc. Tout démarrera plus tard, après ceci ou cela.
      Pourquoi la promesse de revalorisations tant annoncées pour le 1er juillet sur les chaines d’infos en continu n’est pas tenue (rétroactif possible) ? Le gouvernement n’a d’ailleurs même pas besoin d’un accord signé pour augmenter le salaire de base. Il peut simplement modifier la valeur du point d’indice en conséquence par un décret simple. Durée totale de l’opération : 10 minutes. L’objectif ici est bien une forme de chantage à l’accord, accepter cela permet au gouvernement de passer nombre de mesures dont il rêvait auparavant.
      A savoir : la dérégulation du temps de travail, flexibiliser le salarié sur commande et sur l’année (les agent.es à temps partiel apprécieront) et pouvoir au besoin le faire travailler toujours plus ; course à l’heure supplémentaire alors qu’il y a 10 millions de chômeur à l’extérieur.
      Réduction du temps de repos journalier de sécurité de 12h à 11h.
      Possibilité pour l’établissement de négocier des accord locaux remettant en question les règles du planning, des 35h …
      Les accords locaux n’ont jamais profité durablement aux agents, le privé les vivent depuis la loi travail de 2016, demandez-leur !
      Face au chantage à l’emploi, à la mutation, à la titularisation ou à la prime de résultat, qui tiendra sans un garde-fou qu’est la loi et les règles nationale identique pour tous.
      Nous informerons les agents dans les prochains jours
      Bon courage

      E Rodier délégué CGT du CHU Clermont Ferrand

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