Conformément à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution de 1958 et après en avoir obtenu l’autorisation du Conseil des ministres du 29 février, le 1er ministre Edouard Philippe a décidé de passer en force en engageant la responsabilité du Gouvernement sur le projet de loi instituant un système universel de retraites.
Sans être une réelle surprise, cette annonce demeure néanmoins incompréhensible et inacceptable. L’attitude profondément scandaleuse du gouvernement face à la majorité de la population opposée à la réforme de notre système de retraites par répartition, basé sur la solidarité interprofessionnelle et intergénérationnelle, est un nouvel aveu de faiblesse et constitue une nouvelle atteinte à la démocratie en piétinant la procédure parlementaire.
Les acquis sociaux de décennies de combats syndicaux, l’héritage du Conseil national de la résistance ne peuvent ainsi être remis en question par cette réforme prévoyant un système universel de retraite par points qui entraînera la baisse de l’ensemble des pensions au profit de la spéculation financière et du secteur assurantiel.
Profitant d’un Conseil de défense consacré à l’épidémie de coronavirus, le gouvernement préfère la brutalité du 49–3 au débat démocratique pour imposer un projet injuste aux projections lacunaires et mensongères. Le texte ne précise toujours pas la définition d’une carrière complète et la valeur du point est fixée dans le texte sur la base d’un indicateur qui n’existe pas, comme le stipule l’INSEE.
Tract UD63