A bout la précarité l’a tuée

A bout, la précarité l’a tuée

Notre collègue Michelle, technicienne de laboratoire à l’hôpital TENON AP-HP, s’est donnée la mort le vendredi 2 mars à l’hôpital HOTEL DIEU DE PARIS au sein du service central de la médecine du travail. Elle a été transportée aux urgences où elle est décédée.
Aujourd’hui, lors de la réunion nationale au siège de la CGT à Montreuil, tout le secteur santé est endeuillé, une minute de silence est observée.
Dans nos hôpitaux, les équipes, les représentants CGT restent sans mot. Nos pensées vont à sa famille et ses proches.
Michelle alertait, dénonçait et combattait là où les « sans droit » n’ont jamais la parole. En milieu hostile, c’est-à-dire précaire à l’AP-HP, faire valoir ses droits est un combat. Tenace, elle gagnait, pour exemple avec la CGT : le 18 janvier 2016, la victoire est totale, elle fait vivre nos droits au tribunal administratif, l’AP-HP est condamnée.
Elle a organisé sa mort à travers des écrits en lançant une alerte le mardi 27 février 2018 à travers un courriel « le 01 ou le 02 mars prochain devrait avoir lieu un événement tragique pour moi au siège de l’APHP » en demandant que ses tentatives de suicides liées aux conditions de travail et au harcèlement ne restent pas lettre morte.
Les délégués CGT ont alerté et informé l’administration qui ne réussira pas à empêcher l’irréparable.
Pour la CGT AP-HP, ce nouvel acte est le signe d’un profond mal-être au travail, où dénoncer des dysfonctionnements est punissable, où les méandres administratifs usent, où prodiguer des soins tuent.
La QVT (qualité de vie au travail), RPS (risque psycho-sociaux) sont remplacés par trajectoire financière et ligne active. Le fric à tout prix. Le fric à n’importe quel prix. Les recommandations des représentants du personnel, le CHSCT comme celles des médecins du travail ne sont pas prises au sérieux, les instances sont des chambres d’enregistrement.
Alors que les personnels soignent les malades, les décideurs de nos vies, les comités de bien-pensants, nous poussent à soigner les chiffres.
Plus que jamais, organisons la riposte pour qu’en aucun cas nous ne perdions notre vie à la gagner.
Michelle a décidé de baisser le rideau. Michelle était une des nôtres. Michelle était une camarade.
En son nom, nous continuerons le combat contre la maltraitance institutionnelle, la gestion managériale et la précarité.

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.