Grève à la Blanchisserie: article ICI Pays d’Auvergne

Grève à la blanchisserie du CHU de Clermont-Ferrand : un conflit qui s’enlise depuis huit semaines

A la blanchisserie du Grand Clermont à Cébazat, un mouvement de grève a démarré le 25 février 2025. © Radio France – Juliette Micheneau

Publié le mardi 22 avril 2025 

Voilà huit semaines qu’un mouvement de grève a démarré à la blanchisserie du CHU de Clermont-Ferrand. Un mouvement qui porte à la fois sur la titularisation des contractuels, l’emploi de travailleurs d’Esat et la future charge de la blanchisserie.

« Blanchisserie en grève« . La banderole barre la grille du site depuis le 25 février 2025, soit huit semaines de conflit. Il faut dire que la grève est discrète, service minimum oblige, et loin de l’hôpital puisque la blanchisserie est isolée dans une zone industrielle de Cébazat. Ici, 66 personnes travaillent pour laver non seulement le linge du CHU mais aussi celui de l’hôpital de Riom ou encore des Ehpads du CCAS de la Ville de Clermont-Ferrand.

Ce mardi 22 avril, les agents ont tenté de se faire entendre en ralentissant les camions qui desservent le site. Parmi les revendications, la titularisation pour leurs six collègues contractuels. « Ils ont le statut privé. Ils sont sur un poste de fonctionnaire titulaire mais ils n’en ont pas les avantages« , explique Philippe Chalet qui travaille à la blanchisserie du CHU depuis 1987. Manque aussi à ces contractuels le statut de buandier qui permet de partir en retraite 5 ans plus tôt. « C’est quand même important« , estime le militant CGT, « le métier est physique, c’est l’usine la blanchisserie. »

Les grévistes dénoncent aussi les conditions du partenariat avec l’Esat (Établissement et service d’accompagnement par le travail) du Brézet, à Clermont-Ferrand, qui fait travailler à la blanchisserie trois à six travailleurs en situation de handicap. « On demande qu’ils soient hors effectif, pour qu’ils soient intégrés dans de bonnes conditions« , détaille Xavier Lucot. Le délégué CGT explique que ces travailleurs, comme leur encadrante ne sont pas formés à la blanchisserie et dénonce l’exploitation d’une main d’œuvre à bas coût. « Sur l’année en hors taxes, c’est 67 000 euros les travailleurs Esat quand l’intérim l’année dernière nous a coûté 75 000 euros. C’est tout bénef. »

Des propositions aux grévistes d’ici mi-mai

Ce mardi le responsable de la blanchisserie, Nicolas Savale, directeur achats et logistique du CHU de Clermont, est venu à la rencontre des grévistes. Il assure que des titularisations vont arriver mais reconnaît que leur rythme s’est ralenti dû aux difficultés financières de l’hôpital. Sur le partenariat Esat, il défend une initiative innovante pour faire revenir des travailleurs dans le milieu ordinaire, et qui pourrait s’étendre à d’autres services de l’hôpital. Une piste d’amélioration serait de renforcer l’encadrement de ces travailleurs plus fragiles.

La direction du CHU doit revenir au plus tard mi-mai vers les grévistes qui attendent des propositions écrites. Les agents demandent aussi des garanties sur l’emploi et les conditions de travail alors que la blanchisserie doit monter en charge dans les années à venir de 15 tonnes/jour aujourd’hui jusqu’à 20 à 23 tonnes.

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