« C’est un échec sociétal »

Après le suicide de Lily, l’aide sociale à l’enfance dénonce un « système à bout de souffle »

Des professionnels de l’aide sociale à l’enfance ont observé une minute de silence ce jeudi en hommage à Lily, la jeune adolescente retrouvée pendue dans un hôtel d’Aubière, dans le Puy-de-Dôme. Ils ont aussi dénoncé le manque de moyens qui ne leur permet plus de protéger correctement les jeunes en danger.

D’abord, il y a eu cette minute de silence pour Lily. Pour les manifestants rassemblés ce jeudi 15 février matin devant le Conseil départemental du Puy-de-Dôme, à Clermont-Ferrand, le suicide de la jeune fille il y a trois semaines dans un hôtel d’Aubière est un choc, mais pas une surprise. Presque tous travaillent au contact des jeunes en difficulté.

« C’est un drame, et pour nous un échec (…) sociétal des modes de prise en charge et des dispositifs qui sont mis en place, lance Jean-Luc Portail, représentant de la commission action sociale de la CGT du Puy-de-Dôme. Ce qui se passe dans la protection de l’enfance, dans l’aide sociale à l’enfance, c’est ce qui se passe dans d’autres secteurs proches, comme la pédopsychiatrie, le médico-social, social…  »

Une prise en charge absente ou trop tardive

Car de l’avis des manifestants, ici, c’est tout un système qui est à bout de souffle. Les services engorgés, le manque de moyens, le manque de places dans les structures et les délais qui s’allongent ne permettent plus de protéger correctement les enfants en danger.

« Il y a plus de signalements des violences, parce que l’état et les écoles les font davantage remonter. Mais une fois qu’elles sont signalées ces situations, il faut avoir des solutions à proposer« ,  fait valoir Myriam Brun, assistante sociale pour le Conseil départemental.

Et lorsque la prise en charge est absente ou trop tardive, la situation des jeunes s’aggrave encore. C’est en tout cas ce que constatent les agents de la protection judiciaire de la jeunesse, venus en soutien.

« Quand ces mesures, elles mettent 8 à 9 mois à être appliquées, les situations se détériorent, et on arrive avec des jeunes en difficulté et beaucoup plus fragiles« , alerte Marc Hernandez, co-secrétaire national du SNPES de la Protection judiciaire de la jeunesse.

Une délégation a été reçue par les services de la préfecture et du Conseil départemental. Tous ici espèrent que l’appel aura été entendu.

ICI 19/20 – Auvergne – Émission du jeudi 15 février 2024

https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/programmes/france-3_auvergne-rhone-alpes_ici-19-20-auvergne

Communiqué de presse Fédération: 19.02.24 Protection de l’enfance : l’histoire d’une mort annoncée

 

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