NOS VIES, NOTRE SANTÉ NE SONT PAS A VENDRE
Les soignant·e·s et tous les personnels des établissements du sanitaire, du médico-social et du social qui, pendant deux années de crise sanitaire, se sont investi·e·s sans compter au service de la population, souvent sans matériel de protection et soumis·e·s à des injonctions contradictoires, sont aujourd’hui épuisé·e·s et désabusé·e·s.
D’autant que cette crise a aggravé une situation que nous avions déjà dénoncée depuis bien longtemps, avec des effectifs en professionnel·le·s notoirement insuffisants, des conditions de travail particulièrement difficiles, un manque de reconnaissance et des salaires bien inférieurs à ce qu’ils sont dans les autres pays européens.
Nous sommes donc, aujourd’hui, partagé·e·s entre dépit et colère d’avoir été l’objet de promesses suivies d’aucun acte fort. Que ce soit à l’hôpital public, dans tous les services, y compris administratifs, ouvriers, techniques et éducatifs, ou dans les structures d’accueil des personnes en situation de handicap, des enfants ou des personnes âgées, ou dans la psychiatrie, la dégradation se poursuit, empêchant les personnels de remplir convenablement leurs missions. Réformes après réformes, la puissance publique en est arrivée à ne plus se préoccuper de la population, maltraitant ses besoins de la naissance à la mort.
Faire du chiffre est désormais le seul objectif poursuivi, transformant les salarié·e·s en productrices et producteurs de soins et d’action sociale, soumis à des rythmes infernaux alors que de nombreuses études montrent que bien accueilli·e·s, écouté·e·s, entouré·e·s, nos enfants s’épanouissent davantage, nos malades guérissent plus vite et nos ainé·e·s vieillissent mieux.
C’est à une révision en profondeur de notre système de santé et de protection sociale qu’il faut aujourd’hui procéder, empreinte d’une vision à long terme, d’autant que d’autres pandémies surviendront du fait du dérèglement climatique ou des guerres poussant au déplacement de populations menacées à travers le monde.
Le journal : 260522 Etat d’Urgences 4 pages FD