LETTRE AUX USAGERS
Depuis quelques années, avec une accélération ces derniers mois, la presse se fait l’écho d’événements inacceptables survenant dans nos hôpitaux publics : urgences débordées, manque de lits, fermetures de
services et d’hôpitaux, sous-effectifs chroniques dans les EHPAD… La liste est longue des constats d’une dégradation de la situation d’accueil et de prise en charge.
Les conséquences sont catastrophiques pour les personnels avec la multiplication des cas de burn out et de suicides sur le lieu de travail. Alors que le rôle des soignant.e.s est de soulager la souffrance des autres, le fait de souffrir eux-mêmes d’une perte de sens dans leur travail représente une catastrophe.
Cet état des lieux est la conséquence des politiques de rigueur qui étranglent financièrement les établissements publics. D’année en année, nous devons faire plus avec moins et, à force de tirer sur la corde, celle-ci est en train de craquer.
Le discours de la ministre de la Santé qui se veut rassurant, avec de grandes déclarations sur le fait que l’hôpital n’est pas une entreprise, est contredit dans les faits avec une loi de finance de la Sécurité Sociale pour 2018 qui demande encore plus d’économies !
La ministre et le gouvernement nous mentent, vous mentent.
Un véritable enjeu de société se joue. Quelle politique de santé voulons nous pour nous, nos enfants, nos patient.e.s, nos résidents, nos personnes âgées ? La santé n’est pas une marchandise et l’hôpital ne peut pas être géré comme une entreprise.
C’est pourquoi nous avons besoin d’un véritable plan de remise à niveau et de de développement du service public hospitalier.
Nous exigeons :
_ un moratoire à toute fermeture de lits, des services et d’hôpitaux ;
_ un arrêt des plans d’économie, dits plans de retour à l’équilibre, qui se traduisent systématiquement par des suppressions de postes.
Nous proposons :
_ la mise en place d’un grand plan d’emploi et de formation des personnels toutes
catégories confondues des aides-soignant.e.s aux médecins (il faut rappeler que pour les seuls EHPAD et l’Aide à domicile, les besoins sont chiffrés entre 200 000 et 300 000 emplois pour simplement être au même niveau que certains de nos voisins en Europe) ;
_ la suppression immédiate de la taxe sur les salaires, impôt injuste prélevé sur les hôpitaux, qui représente 4 milliards d’euros, soit l’équivalent de 100 000 emplois (il faut rappeler que le choix du gouvernement a été de supprimer l’ISF qui rapportait exactement ce
montant à l’État) ;
_ le développement de centres de santé rattachés aux hôpitaux avec des médecins et des personnels salariés sous statut qui permette de répondre à la désertification des territoires et aux besoins de la population, tant au niveau de l’offre de santé en ville que dans les hôpitaux de proximité.
Comme vous le savez, quand les personnels hospitaliers font grève, ils portent un badge mais continuent à vous soigner et à assurer le bon fonctionnement du service public. C’est pourquoi, nous vous demandons de nous soutenir et d’appuyer nos revendications en signant la pétition adressée au Président de la République :
« Défendre le service public c’est donner à tout le monde la possibilité d’être soigné »
(https://www.change.org)
NOTRE ACTION SYNDICALE
La nécessité de rester visible et de maintenir la pression engage à une stratégie revendicative plus structurée de la part de la Fédération Santé et Action Sociale.
• La nécessité de travailler sur les liens entre les luttes (de notre secteur d’activité et les autres) et la convergence tant attendue engage la Fédération Santé et Action Sociale à se joindre aux journées d’actions déjà posées dans l’agenda revendicatif.
C’est ce constat qui a conduit la Fédération Santé et Action Sociale à proposer un mois revendicatif du 3 Avril au 3 Mai 2018, ponctué par une journée d’action et de mobilisation hebdomadaire calée sur les dates prévues par les cheminots.
Ces journées d’actions et de mobilisations, rythmées par l’agenda des cheminots, seront animées par des initiatives ciblées et thématiques touchant notre champ fédéral, adaptables à souhait en territoire (journées de grève, délégations locales, conférences de presse, débrayages, assemblées générales, dépôts de cahier revendicatif…) sans s’opposer à toute action locale hors de ce calendrier revendicatif, bien au contraire.
Le calendrier du mois revendicatif est le suivant :
• Lundi 9 Avril : Urgences et Protection de l’enfance.
• Jeudi 19 Avril : journée de mobilisation interprofessionnelle, avec un appel de toute la fédération à la grève et aux manifestations
• Mardi 24 Avril : PSY, EHPAD et prise en charge à domicile, prise en charge du handicap.
• Jeudi 3 Mai : Maternité, accueil des précaires et des migrants.
Lettre ouverte aux citoyen.nes
Macron déclare la guerre à la FP